L'inauguration de la ligne Paris - Rouen

La voiture des princes  lors du voyage inaugural du 3 mai 1843

Le mercredi 3 Mai 1843 ,  à 8 heures du matin  par un temps ensoleillé est parti le premier convoi .A 8 heures et demi , les princes , le duc de Nemours et de Penthièvre sont montés dans une voiture aux allures de riche salon décoré .
34  lieues sont franchies en moins de 4 heures pour relier  Le parvis de Notre- Dame de Paris à celui de l'église St Ouen de Rouen . 4  heures  avec des pointes à 60 km/h  pour assister à un miracle de la technologie.
Le train inaugural tracté par deux machines Buddicom arrive donc à midi en gare de St  Sever  , les festivités pouvaient commencer .

Les festivités à Rouen  Vues par Adélaïde Bauche qui a laissé sur sa vie de rouennaise au  XIX ème  siècle  dix volumes de souvenirs
manuscrits  aux archives  de Seine maritime .

…… On y voyait comme à toutes les fêtes publiques , les autorités de la ville ,  les corps constitués , les troupes de la garnison , la garde nationale de plusieurs communes  du département . Mais ce qui donnait un cachet particulier à cette fête , c'était la présence de diverses corporations précédées de bannières faites pour la circonstance . On remarquait entre autres  celle des imprimeurs typographes sur laquelle on voyait le portrait de Guttemberg , auquel on attribue l'invention de l'imprimerie ; la bannière de la fabrique de gélatine ,toute composée de cette substance qui sert comme l'on sait à faire des soupes économiques . Plusieurs fabriques d'indienne avaient pris des foulards pour bannière : c'était une manière assez originale de donner en même temps un spécimen de leur industrie . Les ouvriers des fabriques étaient endimanchés mais sans avoir suivi pour cela d'autres règles que leur goût ou leurs moyens. Un fabricant avait eu lui l'heureuse idée de donner aux siens un costume uniforme : tous portaient des vestes violettes et des pantalons blancs , ce qui faisait un effet agréable à l'œil .
Les ouvriers anglais du chemin de fer avaient leur place dans le cortège  et on voyait avec plaisir qu'ils portaient à leurs  chapeaux  des rubans aux couleurs nationales .
Ce n'était pas seulement l'industrie qui déployait ses étendarts , la ville aussi avait les siens sur lesquels on voyait figurer ses antiques armoiries , un lion et un mouton .De distance en distance on voyait des hérauts d'armes en costume du moyen-âge ….
…..enfin pour ne rien oublier  , je citerai encore les coureurs qui devaient prendre part aux jeux du lendemain et que l'on distinguait à leur costume blanc et aux ceintures de couleurs qui servent à désigner les séries ; un cheval destiné à servir de prix dans un espèce de carrousel qui était tout caparaçonné de guirlandes de roses ; il ne restait que l'âne qui devait être offert à je ne sais quel vainqueur mais auquel on n'avait pas crû  devoir accorder l'honneur de figurer dans ce cortège ………...

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