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En suivant le chemin de halage vers l'amont, et après avoir longé les vergers fleuris à souhait , on découvre bientôt les piliers et les culées de ce que fût le pont métallique dit « des Andelys « . Leur vue est inséparable , dans nombre de mémoires , du souvenir du train qui assura , pendant un demi- siècle , la navette entre St Pierre et Les Andelys . La gare de St Pierre connaissait , pour la plus grande prospérité des hôtels voisins , un gros mouvement de voyageurs . Le train des Andelys ne se mêlaient pas au grands seigneurs du Paris -Le Havre , il avait sa voie à lui! Il partait , souvent alourdi de wagons de marchandises , sous le regard inquiet du chef de gare . Il soufflait de partout pour vaincre la rampe qui le menait sous un tunnel étroit et long , en sortait dans une profonde tranchée et abordait le pont après avoir surplomber la grande ligne . L'effort avait été rude . Le petit train grondait longuement , marquant à la fois sa joie et sa fureur . Il reprenait alors sa route dans l'un des plus beaux sites qui soient : d'un coté la cote abrupte et de l'autre les bras de la Seine , paradis des pêcheurs . Le dôme de l'hospice annonçait bientôt la fin du voyage et le petit train se rangeait dans une gare en cul de sac en contrebas des ruines du magnifique château Gaillard . Un jour on n'accorda plus au train qu'un seul conducteur : mauvais présage .Et la guerre , le 16 juin 1940 , survint ………...
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